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Vous cherchez à en savoir plus sur la perception de l’ennui au travail ? Vous êtes au bon endroit !

Ce site est dédié à la perception de l’ennui dans le monde du travail et des organisations. Toutes les informations qui y figurent proviennent d’un important travail de recherche mené dans le cadre d’un Doctorat en Administration des Affaires (DBA) réalisé par Yann Vaucher entre 2018 et 2022 au sein de l’IMSG (Intl. Management School Geneva)

Copyright: © 2022. This work is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License (CC BY-NC 4.0)

 

Disclaimer : L’IMSG, Leonardo3.4.5, l’ASAT-SR et la Chaire Mutations et Agilités n’entendent donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse : Les opinions qui y figurent doivent être considérées comme propres à son auteur.

Pourquoi s’intéresser à la perception de l’ennui dans le monde du travail ? 

Pour explorer les sources d’ennui potentiel pour les collaborateurs dans leur environnement de travail afin d’en comprendre leur substantifique moelle et de fournir quelques pistes novatrices qui permettront d’éviter l’inaction et le désœuvrement des collaborateurs au travail et ceci afin que les organisations puissent atteindre une forme de pérennité !

Pourquoi porter son attention sur la perception de l’ennui ?  Je pars du postulat que la diversité culturelle, les méthodes d’apprentissage, l’éducation ou encore la politique active dans le pays dans lequel les personnes travaillent, pour n’en citer que quelques aspects, vont exercer une influence sur les comportements des collaborateurs. Ces quelques indicateurs (et il y en a d’autres) vont nous révéler comment la personne va percevoir les ressorts profonds qui l’animent pour venir travailler et accomplir avec soin un travail intéressant. Par opposition, il sera révélateur d’inclure dans les pensées futures des managers la notion de perception de l’ennui au travail. Ou comment éviter que le travail confié, ennuie l’individu, ce qui aura pour conséquence, une démotivation potentielle du travailleur, qui peut par ailleurs se transmettre à l’équipe. Ce même ennui, pourra par effet systémique, influencer la qualité du produit ou des services dont les individus sont en charge, et le client final en ressentira les effets, à coup sûr. Yann Vaucher

Les partenaires de recherche

Ce travail de recherche a été possible grâce à la collaboration de l’IMSG, de Leonardo3.4.5, de l’ASAT-SR, et de la Chaire Mutations et agilités

Créée à l’initiative de chefs d’entreprises et d’universitaires conscients que chaque individu apprend différemment et soucieux de préparer les jeunes générations à un marché de plus en plus complexifié, l’IMSG est la Business School de Genève qui prépare au marché de l’emploi de demain.

Leonardo3.4.5 est une méthode et une approche reconnue internationalement pour identifier les potentiels et les talents individuels au sein d’un environnement de travail afin de développer du plaisir au travail et de la performance dans les organisations.

L’AT encourage des relations authentiques et spontanées, adaptées au moment présent. Dès 1949, le psychiatre Eric Berne développe des visuels simples qui permettent à tous de mieux comprendre les comportements humains et de développer notre savoir-être. Les techniques sont appliquées en psychothérapie, conseil, éducation et organisation. L’ASAT-SR regroupe les Analystes transactionnels en Suisse romande.

L’adoption d’un nouveau modèle d’éducation, reposant davantage sur l’acquisition des « soft skills », est incontournable. Le développement de ces compétences émotionnelles et relationnelles implique un retour au sens donné aux enseignements, à la culture de la bienveillance, de l’empathie et de l’altruisme.

Abstract

Ce travail interroge sur ce qu’est la perception de l’ennui au travail, qui en est responsable, et qu’elles en sont les causes. Il s’intéresse plus particulièrement à la relation entre la perception de l’ennui et les préférences de comportement d’un individu, afin de poser des hypothèses sur les causes et sur les remèdes. Dans ce travail de recherche, la perception de l’ennui est observée sous plusieurs angles : Le burn-out, le bore-out syndrom, le brown-out, l’ennui « entre les générations », l’ennui du « genre » et l’ennui engendré par la hiérarchie. Ceci afin de tenter de déterminer qui s’ennuie ? À quel moment ? En fonction de quel type de préférences de comportement ? Si le travail en groupe est un facteur d’ennui ? Et finalement qu’est-ce que l’ennui, et comment le définir.

 

Les résultats de la recherche indiquent que l’ennui positif représente « une capacité à être connecté à soi-même » en toute sérénité.

 

Dès lors que la personne a tendance à rencontrer des difficultés à entretenir ce dialogue intérieur sain, les risques de s’ennuyer de manière négative apparaissent, avec pour conséquence les pathologies sous-jacentes aux grandes familles de l’ennui citées ci-dessus. Il s’agirait dès lors, d’un ennui déclenchant une perte d’énergie avec des conséquences sur l’efficience au travail. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir de liens entre l’ennui, s’ennuyer ou être ennuyé, mais simplement un mélange de vocable et/ou de conjugaison.

 

De manière générale, l’ennui « négatif » est « fabriqué » par les organisations et subi par l’individu. Mais, on trouve également une forme d’ennui « acceptée » par les employés. La perception de l’ennui dans le monde du travail représente un poids important pour la santé des travailleurs et également un coût non négligeable pour les entreprises et les organisations.

 

Quant à l’ennui positif, qui est le fruit d’un dialogue intrapsychique sain, il correspond à la capacité dont dispose l’individu de poser un regard distant sur le travail à réaliser et ses préférences de comportements et/ou ses valeurs morales.

 

Vous découvrirez dans ce travail de recherche, si c’est immoral de venir s’ennuyer de manière positive au travail, ou si c’est éthique que l’on crée de l’ennui négatif à tour de bras dans les organisations.  

L’ennui et les cultures orientales et occidentales

Afin que ce travail de recherche soit circonscrit de manière intelligible, il convient d’aborder ici le mythe des cultures occidentales et orientales. Autrement dit, ce travail de recherche doit-il être limité à une culture spécifique ou peut-il s’étendre à l’ensemble des cultures connues dans nos sociétés ?

 

L’Orient dans la Bible et dans le Coran dépasse la notion de point cardinal, car il s’agit plutôt d’une notion de « se déplacer vers l’Orient », de cheminer vers les zones désertiques, vers une forme de sagesse ou autrement dit vers Dieu. (Vallet, 1995).

Au niveau linguistique, et pour les personnes d’origine Chinoise, il n’y a pas de vocables pour exprimer l’ennui.  Il est à relever que dans les cultures orientales, dans lesquelles la méditation occupe une place prépondérante sur les lieux de travail, l’ennui y serait exclu. En effet, il représenterait un décalage entre l’environnement et l’homme et de ce fait ne contribuerait pas à cette forme d’alignement intérieur propre aux cultures orientales (Lemoine, 2007).

Par ailleurs, les premiers chrétiens priaient déjà vers l’est et on en retrouve quelques signes dans les écrits de Tertulien (éminent théologien du IIème siècle) sous cette forme : « Nous nous tournons vers l’Orient pour prier » (d’Alès, 1905).

En Inde, on expose les visages chatoyants des dieux sur les bus, les gestes d’offrande se multiplient dans les rues, et la mort est à l’honneur puisque les cadavres sont laissés au vu et au su de tous. (Nahapétian & Senk, 2018). On sait par ailleurs que bon nombre d’occidentaux font le voyage en Inde pour aller chercher là-bas « ce qui est moribond chez nous, l’élan spirituel.  Mais il y a dans l’Occident actuel une hâte. Or le besoin de spiritualité n’appelle pas une réponse rapide, comme on prendrait un ticket pour Disneyland. C’est long, c’est lent. Il faut être prêt ». (Germain-Thomas, 2011)

En opposition à la culture occidentale qui conçoit la notion de temps par rapport à l’histoire du passé ou dans les objectifs du futur, la culture japonaise a une très forte tendance à inciter les personnes à vivre dans le présent, dans l’ici et maintenant, d’où l’expression japonaise « laisser filer le passé ».

Le Moyen-Orient est quant à lui au carrefour des cultures les plus anciennes. Que ce soit la culture des populations, arabes, turques, perses, kurdes, juives, arméniennes ou encore, le judaïsme et l’islam.

 

Pour l’Occident, ou le monde occidental, il s’agit plus d’un concept géopolitique axé principalement sur l’idée d’une culture héritée de la civilisation gréco-romaine. Cela sous-entend une forme d’opposition avec « le reste du monde », comme l’Orient, le monde chinois ou la zone d’influence russe par exemple. (Bessis, 2003).

 

Quant à Philippe Nemo, professeur de philosophie politique et sociale à l’ESCP Europe et à HEC Paris pendant trente ans, il soutient que l’Occident est une civilisation et/ou une culture se différenciant principalement en raison des cinq événements historiques suivants :

1.     L’invention de la Cité, de la science et de l’école par les Grecs ;

2.     L’invention du droit romain, surtout du droit privé (propriété privée et individualisme, sources futures de l’humanisme…)

3.     La morale judéo-chrétienne biblique de l’amour et de la compassion (la charité surpasse la justice, définition et apparition du progrès…) ;

4.     La « révolution papale », la « synthèse, l’hybridation des trois moments-clés, qui s’est produite au Moyen Âge » (responsabilité, rationalité) ;

5.     L’avènement du libéralisme intellectuel (liberté d’expression et tolérance), politique (démocratie) et économique (économie de marché).

 

Ainsi l’originalité de ce que l’on appelle l’Occident serait d’avoir été façonné par ces cinq caractéristiques ci-dessus et uniquement celle-là. (Nemo, 2005).

À la lecture de ce qui précède, il est relativement clair que nous avions affaire à une dualité de perception, à des systèmes ago-antagonistes : L’un n’existant pas sans l’autre. Aristote tentait déjà une explication de ce phénomène en les comparant à un système de couple en opposition : lumière – ténèbres, femmes – hommes, gauche – droite, etc… . (Aristote & Barthélemy-Saint-Hilaire, La Métaphysique, 1990).

 

Ainsi, il est quasi impossible de prétendre que l’ennui qui fera l’objet de cette recherche et de cette thèse en Occident sera le même que celui perçu dans ce que l’on peut nommer très largement l’Orient. Les religions, les fondements sociétaux, les enjeux politiques, etc… sont si différents qu’il est impossible d’assimiler l’Orient à l’Occident, et inversement.  Ainsi mon champ de recherche se dirigera plutôt vers « le couchant » et je laisse à tout futur collègue la possibilité de tourner sa focale vers « le levant ».

 

Synthèse

En synthèse, l’ennui est un sujet relativement tabou et fait probablement l’objet de nombreux questionnements dans les entreprises. Avoir accès à l’ennui, ce qu’il est et représente est à mon sens, un des grands enjeux des organisations, des sociétés et des entreprises de demain. Et considérer l’ennui comme un « signal faible » permet sans aucun doute de préfigurer l’avenir, tout en imaginant les ruptures de paradigmes de demain. (Cahen, 2011)

 

A notre époque, il s’avère qu’un individu disposant d’un travail rémunéré par un salaire de base et qui ne serait pas intéressé par la tâche qu’on lui a confiée, risque fort de s’ennuyer, puisque ni l’ens ni l’esse ne seront engagés. (l’ens signifie l’être pensé dans sa généralité ou autrement dit le fait de faire partie de tous les étant, par opposition à l’esse qui est le fait d’exister). Par effet systémique, nous pourrions en déduire que les collègues pourraient être contaminés par l’ennui, car ils devraient effectuer à sa place, un travail non ou mal réalisé. C’est ennuyeux !

 

La hiérarchie devra mettre en place des mesures de contrôles de la productivité pour s’assurer que l’unité de transaction marchande (salaire de base) soit conforme à l’économicité de l’organisation employeuse. Puis des reporting seront également mis sur pied afin d’obtenir des indicateurs permettant de mesurer le taux de production par rapport à l’unité de transaction marchande. Reconnaissez-vous ce joli cercle vicieux ennuyeux et bien rodé que bons nombres d’organisations s’évertuent à mettre en place ?

 

Pour ne pas s’ennuyer au travail dans le futur, pourquoi ne pas proposer aux collaborateurs des activités pouvant être réalisées avec l’amour du travail bien fait ? Un travail qui serait réalisé par des collaboratrices et collaborateurs œuvrant dans leurs préférences de comportement, tout en incluant la diversité de pensée de chacune et chacun dans cette démarche.

 

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